RB JEROME BEL
spectacles > jérôme bel > presse > 05.2001 - dance theater journal
Le travail de Jérôme Bel est apparemment simple et pourtant profondément énigmatique. C’est un choix de programmation original qu’a fait la coordinatrice du festival, Ayla Surneven, en représentant la pièce éponyme de la compagnie, Jérôme Bel, seulement deux ans après qu’elle a été vue ici. Cependant, j’ai été heureux d’avoir l’opportunité d’en faire de nouveau l’expérience et beaucoup l’avaient manquée lors de son premier passage. Les acteurs révèlent apparemment tout, leur nom, numéros de téléphone, solde bancaire, corps nu, jusqu’à leur propre sueur et urine et pourtant, il reste encore des inconnues. Bel réduit la danse à ses parties constituantes – espace, temps, corps, avec des lumières et une musique qui prennent la forme d’une ampoule nue tenue à bout de bras et de l’interprétation du Sacre du Printemps chantonné. Les mots et les symboles écrits à la craie ou au rouge à lèvres déterminent ou nomment ce que nous voyons. Et ce que nous voyons, c’est le type de jeux auxquels les amoureux passent leur temps en faisant des choses avec leurs corps nus. Les acteurs graduellement placent la barre plus haut jusqu’au « relâchement » paroxysmique puis effacent des traces choisies de craies au tableau pour nous laisser sur une fin étrange. Par la façon dont ils ont utilisé leurs corps, en particulier en faisant apparemment circuler un objet sous la peau, ils suggèrent que le corps est un « costume », ou au moins des « pantalons de peau » et une « veste de peau ».