Le voilà de retour après trois ans de silence. Exactement là où on ne l’attendait pas : à l’Opéra de Paris. Sa condition ? Qu’il ait la liberté d’écrire un simple solo. L’ensemble de l’œuvre de Jérôme Bel repose sur le mot et la chose. Comment nommer, et ce faisant que nomme-t-on ? A-t-il choisi d’honorer une étoile ? Surtout pas : il a élu une inconnue qu’il a tirée de l’anonymat du corps de ballet, donnant à ce solo le nom de la danseuse : Véronique Doisneau. Normal puisqu’elle est le sujet unique de cette chorégraphie (les danseurs de l’Opéra sont classés par catégories : quadrille, coryphée, sujet, premier danseur, étoile). « En fait, je n’ai fait que proposer un dispositif qui a permis de produire le « discours » de la danseuse. C’est ce qui m’intéresse le plus aujourd’hui : écouter une parole singulière et la donner à entendre ». Le spectacle ouvre la saison de l’Opéra de Paris. Ca fait sérieux, forcément.

Dominique Frétard 25.09.2004