RB JEROME BEL
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La création minimaliste éponyme de Jérôme Bel fut l'un des temps forts du festival Nottdance 99, organisé avec Dance 4. Même si Jérôme Bel, le danseur et chorégraphe français, est pratiquement inconnu au Royaume-Uni, le spectacle affichait complet.

Dans Jérôme Bel de Jérôme Bel, le chorégraphe transcende les structures de la danse traditionnelle et donne une nouvelle dimension à la chorégraphie. Il s'écarte de la figuration du ballet classique, des mouvements déstructurés de la danse moderne et de la dimension abstraite de la danse contemporaine. Bel repousse toutes les limites pour atteindre quelque chose de plus intime : le corps humain en tant qu'instrument de danse primaire.

D'après Bel, « Un spectacle de danse est composé de lumière, de musique et de mouvement », et ces trois éléments sont les seuls éléments sur lesquels son spectacle est construit. Dans sa réflexion chorégraphique, il effectue une réelle épuration afin de se limiter à l'essentiel : aucun costume, aucune musique d'accompagnement et aucun éclairage sophistiqué. Les corps sont nus, la musique est chantée par l'un des interprètes et l'éclairage se limite à une ampoule, portée par un autre interprète. Bel refuse toute artificialité, créant ainsi une relation intense et nouvelle entre les interprètes et les spectateurs. (…)

La nudité des interprètes offre un nouveau genre de chorégraphie : Bel sacrifie les arabesques, les grands écarts, les mouvements au rythme d'une partition de musique (tous extérieurs au corps humain) et privilégie des mouvements plus intimes qui se produisent à l'intérieur du corps même. (…) Ce spectacle n'est pas une succession de mouvements disparates sans continuité. Tout a une logique et une signification intrinsèque. Un mouvement en entraîne un autre. Cette réaction en chaîne atteint son apogée au moment de la scène finale dans laquelle on peut peut-être deviner le message véhiculé par la pièce. (…)